Musical (1973)


Musique: Claude-Michel Schonberg • Raymont Jeannot
Paroles: Alain Boublil • Jean Max-Rivière
Livret: Alain Boublil • Claude-Michel Schonberg

Les comédies musicales françaises.... !!!! Malgré ce que certains pourraient croire, le premier grand succès n'est pas Notre-Dame de Paris en 1998. Il y a avait déjà bien sûr eu le phénomène Starmania en 1978-79 (puis 1988 puis 1993) dont la plupart des chansons sont devenues des tubes qui sont encore sur toutes les lèvres et dans tous les coeurs.

Mais il ne faut pas oublier quelques années auparavant... Il y avait eu un autre phénomène d'ampleur comparable, même si un peu oublié depuis: Le concept-album La Révolution Française, en 1973.
Et juste pour parler d'une époque où tout était possible: parmi les interprètes de la Révolution Française, on remarque, entre autres, le groupe pop Martin Circus, un débutant qui s'appelle Alain Bashung dans le rôle de Robespierre et un autre nommé Daniel Balavoine parmi les Choristes !

Avant la Révolution


Georges Jacques Danton naît à Arcis-sur-Aube le 26 octobre 1759 ; il est le fils de Jacques Danton (1722-1762) et de Marie-Madeleine Camus. Son père meurt alors qu'il n'a que deux ans, laissant sa mère veuve et ses six frères orphelins de père. Mis en pension chez une nourrice, un accident avec un taureau lui déforme le nez et les lèvres. Il commence par étudier au petit séminaire de Troyes, puis chez les oratoriens de cette même ville mais se refuse à la carrière ecclésiastique.

En 1780, il arrive à Paris et comme le veut la tradition familiale (grand-père huissier de justice, père avocat), Georges Jacques s'oriente vers des études de droit en se faisant engager dans un cabinet d'avocat.

Il suit ensuite six mois d'études de droit à la faculté de Reims puis achète sa licence. Bien qu'inscrit au barreau de Paris, il ne plaide pas souvent, préférant à cela la fréquentation des cafés.

Ce qui lui sert puisque, outre le fait d'y côtoyer de nombreux futurs révolutionnaires, il y rencontre sa future femme, Antoinette-Gabrielle Charpentier (1760-1793). C'est la fille d'un riche propriétaire de café, Jérôme-François Charpentier. Sa dot lui permet d'acheter la charge d'avocat au conseil du Roi en 1787. Le mariage sera célébré le 14 juin 1787. Ils eurent quatre enfants dont deux survivront : Antoine Danton, François-Georges Danton.

La Révolution


Les débuts sur la scène politique et l'accès au pouvoir


Surpris par les événements de 1789, dans la position obscure et peu aisée d’avocat, Danton ne fait pas partie de l’Assemblée constituante et son activité s’exerce d'abord sur la scène plus restreinte que sont les clubs et assemblées de district. Il est élu président du district des Cordeliers (dans le quartier de l’École de Médecine), qui devient le club des Cordeliers quand les districts sont supprimés. Il y gagne tellement l’affection et la confiance qu’il est indéfiniment réélu à tel point que les journaux accusent les Cordeliers de lui être vendus.

Malgré sa laideur, bien que brutal, effronté et de mœurs cyniques, Danton peut se targuer d’avoir du charisme et une certaine bienveillance, qui font le propre des caractères ouverts et sympathiques.

Comme président du district des Cordeliers, le plus actif et le plus révolutionnaire des districts de Paris, Danton figure, dès les débuts de la constituante, dans toutes les agitations de la capitale. On le voit, dès lors, prendre part à tous les mouvements populaires, notamment à celui des 5 et 6 octobre ; on le voit aussi, à cette époque, lié avec Mirabeau et attaché au parti du duc d'Orléans, dont alors Mirabeau songeait à faire un régent.

Sa renommée grandit assez vite pour que, dès juillet 1790, il se porte candidat à la mairie de Paris contre Bailly. Il échoua ; mais six mois après, quand l’administration du département de Paris fut organisée, il en fut élu membre et acquit ainsi une position honorable et bien rétribuée. Elle ne suffit pas néanmoins à ses besoins, et, comme dans ce moment la faction d’Orléans s’était complètement effacée, Danton fit marché avec la cour. Il le pouvait d’autant mieux sans se compromettre, que le parti patriote combattait alors avec acharnement les constitutionnels, dirigés par Bailly et Lafayette.

La charge d'avocat au conseil, que possédait Danton, et qui valait 10 000 livres, lui fut achetée 100 000 livres.

À partir de ce moment jusqu’à la chute de la royauté, il ne cessa de toucher des sommes considérables sur les fonds de la liste civile et du ministère des affaires étrangères. Par ses sorties violentes contre les constitutionnels, il conservait en même temps la confiance des patriotes.

Le 21 juin 1791, notamment, jour de la fuite du roi, il lance contre Lafayette, à la séance des Jacobins et en présence de celui-ci, une attaque dont rien n'égale la furie, si ce n'est l'impudence. II savait, en effet, que Lafayette connaissait son marché avec la cour, mais il savait aussi que Lafayette ne pouvait le dénoncer sans perdre le ministre des affaires étrangères de M. de Montmorin, lié d'amitié avec le général. Dans ce moment, d'ailleurs, Danton, qui ne pouvait se contenter de la position inférieure et précaire d'un agent de la police secrète, travaillait au renversement de cette royauté qui le soldait. Le parti républicain, dont la fuite du roi venait de provoquer la formation, le comptait parmi ses membres les plus actifs. II fut un des principaux instigateurs des mouvements populaires qui eurent lieu à cette époque, et l'un des auteurs de la pétition tendant à la déchéance du roi, qui devait être signée au champ de Mars.

On connaît les déplorables événements qui s’ensuivirent ; on sait que le parti constitutionnel crut devoir faire de la Terreur et qu’il en résulta une collision sanglante entre le peuple et la Garde nationale. Danton s’était mis à l’abri de tout accident en partant pour la campagne, le jour indiqué pour la signature de la pétition. Des poursuites judiciaires furent néanmoins intentées contre lui à la suite de ces journées, mais elles furent interrompues presque aussitôt par l’amnistie votée par la constituante à la fin de sa session.

Le coup frappé au Champ de Mars avait rendu quelque force au parti constitutionnel. Les meneurs populaires avaient perdu une partie de leur influence, et Danton ne fut pas élu à l'assemblée législative. Mais l’impression produite par cet événement ne tarda pas à s’effacer ; le mouvement révolutionnaire reprit avec plus de vigueur, et Danton, élu substitut du procureur de la commune, à la fin de 1791, continua à s’en montrer le propagateur fougueux, tout en continuant aussi à se faire payer par la cour dont il reçut encore, le vendredi avant le 10 août, 50 000 écus. Pourtant il fut un de ceux qui travaillèrent le plus activement à cette journée, qui, en renversant la royauté, devait donner le pouvoir à ceux qui s’étaient posés comme les chefs du mouvement. Tel en fut, du moins, le résultat, pour celui qui, le 10 août même, fut nommé, par l’Assemblée législative, ministre de la Justice.

Le pouvoir et la popularité


Ici commence une nouvelle période de la vie de Danton.

Appelé au gouvernement, devenu complètement indépendant par la richesse que lui assurait sa place et par la chute de ceux qui l'avaient soldé, investi de la confiance publique et d'un pouvoir révolutionnaire presque dictatorial en face de la désorganisation des pouvoirs réguliers, il dût alors assumer pleinement la mission dont il était chargé.

Danton ne fut ministre que du 10 août au 21 septembre 1792, et son ministère est marqué par un seul fait, mais un des faits les plus graves de la révolution, et dont il porte la responsabilité entière, à savoir les massacres de septembre.

Le 2 septembre 1792, jour du début des massacres, il prononça un discours devant l'Assemblée législative se terminant par cette formule restée dans les mémoires : « de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ».

Député montagnard à la Convention, aux côtés de Robespierre, Saint-Just et Marat, il tenta de réconcilier la Montagne et la Gironde mais, après avoir surpris des députés girondins en train de fouiller son bureau, il réclama la tête de Jacques-Pierre Brissot et approuva l'arrestation des Girondins.

Dirigeant du Comité de salut public du 6 avril au 10 juillet 1793, il fut jugé trop modéré au niveau des exécutions (dix condamnés à mort au maximum), puis fut éliminé du Comité et remplacé par Maximilien de Robespierre.

Le parti des Indulgents et la fin


Il revint à sa ville natale, Arcis-sur-Aube, dans la maison de campagne de sa mère. Entre temps il se remaria avec Louise Sébastienne Gély ; le prêtre qui donna la bénédiction du mariage ne serait autre qu'un prêtre réfractaire !

Revenant de sa retraite à l'automne 1793, il fut effrayé par les exécutions qu'il jugeait alors très excessives et réclama la fin de la Terreur, bien qu'il eut lui-même contribué à sa mise en place. Regroupant autour de lui d'autres modérés, les Indulgents, il s'opposa aux Enragés et à Robespierre. Avec ce dernier, il participa à la chute de Jacques-René Hébert.

Après l'exécution des Hébertistes, il fut à son tour arrêté avec son groupe par Robespierre et convoqué à un procès bâclé et disposant de très peu de preuves, à partir d'une lettre rédigée par Saint-Just. Condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, il fut guillotiné avec Camille Desmoulins, le 5 avril 1794.

Quelques phrases célèbres de Danton:


  • La nature m'a donné la physionomie âpre de la liberté.

  • Après le pain, l'éducation est le premier besoin d'un peuple.

  • C'est singulier, le verbe « guillotiner » ne peut pas se conjuguer dans tous ses temps. On peut dire : « Je serai guillotiné », « Tu seras guillotiné », mais on ne peut pas dire : «J'ai été guillotiné».

  • On emporte pas la patrie à la semelle de ses chaussures !

  • Ma demeure sera bientôt dans le néant, quant à mon nom, vous le trouverez dans le panthéon de l'Histoire.

  • Nous deviendrons tous poètes, nous allons tous faire des vers...

  • Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut bien la peine. Phrase lancée au bourreau Sanson, avant de périr sur l'échafaud.

  • Quant à moi, je m'en ris. J'ai bien joui de la révolution ; j'ai bien fait du bruit sur la terre ; j'ai bien savouré ma vie ; allons dormir !

  • De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace et la patrie sera sauvée Formule (peut-être la plus célèbre...) qui termina le discours devant l'Assemblée législative le 2 septembre 1792, jour du début des massacres de septembre.

  • Je laisse la politique aux fous, ma seule folie est toi Mot qu'il aurait glissé à l'oreille de Louise Sébastienne Gély, le jour de leur mariage.

  • Je demande que l'on épargne le sang des hommes Phrase lancée devant la Convention, alors qu'il prêchait l'indulgence en réclamant la fin de la Terreur

  • Si encore je pouvais donner mes jambes à Couthon et mes couilles à Robespierre, tout irait encore très bien... Danton, de sa prison de la Conciergerie, la veille de son exécution, ironisait encore sur la situation de ses adversaires politiques et quasi bourreaux : l'infirmité de Couthon et les tendances sexuelles plus que douteuses de Robespierre.

  • Imbécile, tu n'empêcheras pas nos têtes de se baiser dans le panier ! Bazire voulant l'embrasser avant de monter dans la charrette les menant au supplice, Danton repoussa son fidèle et compagnon de mort en lui rétorquant cette phrase cocasse.

  • Robespierre me suit... Quand la charrette passa sous les portes de la maison de Robespierre, Danton lança un de ses derniers rugissements envers l'un de ses accusateurs et bourreaux. On assure que cela toucha Robespierre au cœur !

  • Robespierre, je t'entraîne avec moi ! Phrase hurlée par Danton, alors qu'il passait devant la maison de Robespierre, quelques instants avant de monter sur l'échafaud.


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